Le don et la greffe

Le don d’organes

L'AFFDO et sept autres associations ont souhaité se regrouper au sein du collectif "Greffes+" afin de mutualiser leurs actions pour plus d'efficacité.

L’objectif étant de réduire la liste d’attente et son corollaire, le nombre de presque 3 décès par jour, pour défaut de don, il faut faire en sorte que le taux de refus constaté de 36%, au moment du prélèvement potentiel baisse et se rapproche du taux de refus moyen existant dans la population, soit 20%.


La Loi n° 2023-269 du 16 mars 2023 relative à la bioéthique prévoit que nous sommes tous donneurs potentiels, mais, en pratique, les services médicaux interrogent systématiquement la famille. Cela se passe, évidemment, dans des circonstances dramatiques, où les proches n’ont pas forcément envie d’avoir à répondre à ce type de question. Trop souvent, du fait du manque d’information sur la volonté du donneur potentiel, une réponse négative est apportée.

Aussi, pour éviter à sa famille une angoisse supplémentaire :

ENTRE PROCHES, ON SE LE DIT !

Le don d’organe est un don de vie.

L’altruisme est la porte du bonheur. Au milieu des aléas que nous rencontrons tous dans notre famille, avec nos amis et dans la société, il reste une lumière au fond de nous qui dit : si je suis au bout du chemin, il me reste un simple geste à faire, celui de donner mon organe. Pour cela, je dois l’avoir dit à mes proches, je dis oui lors des réunions familiales et des soirées festives, je porte la discussion de la vie pour que chacun connaisse ma position et que je connaisse la leur, qu’elle soit positive ou négative.

D’autres pays européens ont fait cet effort simple et ont obtenu qu’on ne meurt plus par manque de greffons.

Alors pour le geste de la vie, « ENTRE PROCHES, ON SE LE DIT ! ».

Mais aussi, dites-le à votre répertoire téléphonique en trois clics grâce à l’application du Don d’Organes disponible sur votre smartphone.

Le Don et la greffe

On peut donner ses reins, son coeur, son foie mais aussi son pancréas, les poumons, la cornée de ses yeux, ses veines ou encore ses artères et un même donneur peut permettre à plusieurs personnes de prolonger leur vie.

DON D’ORGANES, DON DE VIE

« Le don d’organes : un engagement vital pour sauver des vies »

Le manifeste « Plus de prélèvements pour plus de greffes », porté par Le collectif Greffes+ représenté par Didier Heve, président de L’AFFDO, rappelle l’urgence d’agir face aux milliers de patients en attente d’une greffe, dont plusieurs centaines meurent chaque année faute de greffons. Il formule 19 propositions concrètes pour améliorer la gouvernance, soutenir les équipes médicales, développer le don du vivant et instaurer une véritable culture du don dans la société. L’objectif est d’atteindre 7 800 greffes par an d’ici 2026, sauvant ainsi des centaines de vies et améliorant la qualité de vie de milliers de personnes. Ce manifeste appelle à une mobilisation collective des pouvoirs publics, des soignants, des associations et des citoyens pour faire du don d’organes une priorité nationale.

En savoir plus

Chaque jour, en France

3

personnes meurent par manque de greffons.

Chaque année, en France

22 585

personnes sont en attente d’une greffe d’organes.

En 2024

6 034

greffes d’organes (+71%) soit 17 greffes par jour en moyenne.

36%* taux opposition au moment du prélèvement potentiel, alors que seulement 20% de la population est défavorable au don.

(*) soit 1153 donneurs potentiels recensés non prélevés

Les Chiffres clés 2024 de l'Agence de Biomédecine

Le point de vue des religions

  • Dr Dalil Boubakeur - Recteur de la Grande Mosquée de Paris - Président du Conseil Français du Culte Musulman

    « Si l’on part du fondement islamique premier selon lequel le corps est sacré, tous les musulmans refusent de céder un corps, d’accepter son incinération ou d’approuver un suicide. Mais l’Islam n’est pas hostile à un don d’organes, attendu que c’est un geste qui va dans le sens de donner la vie, et que la vie, Dieu l’a rendue sacrée. À condition naturellement que ce prélèvement d’organes se fasse dans des conditions de dignité et en considérant le corps humain décédé avec le même respect que le corps vivant.

    Frères et sœurs musulmans, je vous invite à méditer ce verset du Coran : « Celui qui tue un être humain agit comme s’il avait tué toute l’humanité » et son autre face : « Celui qui donne la vie à un être humain agit comme s’il avait donné la vie à toute l’humanité ».

    Du point de vue musulman, prolonger une vie humaine grâce à un don d’organes n’est au fond qu’appliquer la volonté de Dieu d’avoir voulu sauver cette vie humaine par tout moyen.

  • Mgr Pierre d’Ornellas - Archevêque de Rennes - Chargé des questions de bioéthique au sein de la Conférence des Évêques de France

    « Le don d’organes est une forme particulière de témoignage de la charité », a dit Benoît XVI le 7 novembre 2008.

    L’Église encourage le don d’organes, pourvu qu’il soit fait en toute liberté, sans pression aucune. Ce don est juste s’il procède de la logique de la gratuité, selon des critères qui interdisent tout trafic d’organes. Car le corps doit être respecté ; il appartient à l’unité de la personne et à son inviolable dignité. C’est pourquoi le don d’organes procède d’un consentement libre et éclairé, c’est-à-dire responsable.

    L’amour pour le prochain est au cœur de l’Évangile, et des malades attendent, angoissés, ce don d’un organe. Je remercie vivement ceux qui font un tel don.
    Oui, c’est un vrai geste d’amour pour le frère ou la sœur malade, qui doit absolument recevoir un organe sain pour vivre. C’est un beau geste de solidarité qui permet à une personne de continuer à vivre.

  • Haïm Korsia Grand Rabbin — Ancien membre du Conseil Consultatif National d’Éthique

    Donner de soi-même pour les autres prend tout son sens dans le cadre de la greffe d’organes.
    Il n’en demeure pas moins que ce don soulève de grands problèmes éthiques et religieux. Il importe de défendre la gratuité totale du don afin d’éviter une marchandisation du corps, tout comme le consentement préalable du donneur.

    L’obligation, dans le judaïsme, de respect du corps humain, qui est le porteur de l’âme, et l’impératif de sauver des vies créent une tension éthique qu’il faut trancher à chaque fois. La halakha, la loi juive, est justement un outil pour arbitrer des contraintes opposées, et s’il y a un malade pour lequel une greffe est la seule solution, cela oblige à repenser la priorité du judaïsme de privilégier la vie.

    Le judaïsme a longtemps considéré, suivant l’opinion du rabbin Sofer du XIXᵉ siècle dans son Hatam Sofer, qu’il fallait retenir trois critères concomitants pour confirmer la mort d’une personne : l’arrêt de toute activité neurologique, des pulsations cardiaques et de la respiration. C’est ce qui ancrera dans l’esprit de tous que le judaïsme était contre les greffes, en particulier celles du cœur.

    Mais le Grand Rabbinat d’Israël a décidé, en novembre 1986, et vient de renouveler sa décision en 2009, d’accepter les critères de la mort cérébrale — ce qui revient à accepter les greffes cardiaques. Néanmoins, il ne faut pas banaliser l’acte de la greffe, et cela impose à la société de réfléchir pour chaque cas, qui doit toujours être traité comme unique.

    Dans ce moment terrible, à la fois de souffrance du début du deuil et d’espérance pour d’autres, il me semble impératif de partager avec son rabbin ce temps de choix aussi grave. Se faire accompagner, moralement et spirituellement, nous rend alors responsables et engagés. C’est à cette condition qu’une réflexion sereine et empreinte du respect du corps comme de celui de la vie permettra de “choisir la vie”, selon la formule du Deutéronome XXX, 19.

  • Pasteur François Clavairoly - Président de la Fédération protestante de France

    La greffe d’organes exprime une solidarité active entre les humains.
    L’acceptation du don d’organe à un tiers, après la mort ou de son vivant, doit donc être encouragée comme signe d’une attitude responsable manifestant cette solidarité à l’égard du prochain.

    Il ne s’agit pas, cependant, de comprendre ce don seulement comme une réponse à la question posée par une pénurie de ressources ou comme la simple participation à un geste technique.

    La dimension symbolique du rapport au corps est en effet importante, qu’il s’agisse de celui du donneur ou de celui du receveur. La responsabilité engagée est donc à la fois citoyenne et spirituelle. Elle demande que soient respectées les conditions de liberté et de gratuité du don et que soit ainsi honorée sa pleine signification.

  • Sa Sainteté le Dalaï-Lama - Conférence « Vivre et mourir en paix » Université de Lausanne, 15 avril 2013

    Je pense qu’une personne qui, avec une conscience claire, choisit de donner ses organes, accomplit un beau geste.
    Une fois que nous sommes morts, si l’on peut faire quelque chose de bénéfique à autrui, c’est parfait.

Événements

Dons d’organes.

Regard éthique sur un processus complexe.

10 Octobre 2024

Lieu
Faculte de Medecine de Montpellier

Comment être juste et équitable dans la distribution des greffons ?

Compte rendu

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Maison du Don d'Organes pour la Greffe
AFFDO

Lieu
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34000 MONTPELLIER